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Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/314

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du sol ; il paie un impôt en travail, c’est-à-dire qu’il est employé aux travaux des routes et à l’entretien des maisons et des corps-de-garde. Il se marie avec l’autorisation de ses supérieurs, et ses fils sont forcément enrôlés. Quant aux filles, elles héritent du champ paternel, sous la condition d’épouser un soldat.

Lorsque, après la paix de Vienne, les comitats voisins de l’Adriatique furent réunis à l’empire français, six régiments-frontières prirent rang dans notre armée. Napoléon se garda bien de changer l’organisation de ces troupes, ce qui prouve qu’elle est excellente. Il avait suivi le conseil du duc de Raguse, gouverneur des provinces illyriennes, qui en avait reconnu tout le mérite. Dans son voyage en Hongrie, le maréchal a rencontré, à Karánsebes, le régiment-frontière Illyrie-Valaque, et il a donné d’intéressants détails sur les colonies militaires, qu’il appréciait depuis long-temps. Je sais quelle valeur ont les jugements de M. le duc de Raguse ; cependant, après tout ce que j’ai vu et entendu, je persiste à croire qu’il a présenté ces établissements sous un jour trop favorable. Que la machine de guerre soit puissante, que le mécanisme en soit d’une admirable simplicité, c’est ce qui n’est pas contestable. Mais là doivent se borner les éloges. Il n’y a pas lieu de parler du bien-être, de la prospérité, de la satisfaction des paysans soumis au régime militaire.

Quand on parcourt les districts des frontières, on