Page:Augustin - Œuvres complètes, éd. Raulx, tome IV.djvu/474

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autre-chose est le surplus qui existe sur la longueur du tapis, et dont il est question maintenant. Ainsi il ne s’agit pas de comparer un côté à l’autre, et de trouver leur différence en longueur ; l’un, celui qui est orné de six tapis, en ayant plus que celui qui en compte cinq ; inégalité qui disparaissait, grâce au pli fait à un tapis sur le devant du tabernacle, et au développement d’une moitié de tapis à la partie postérieure. Mais il s’agit de la comparaison entre les tapis de poils et les dix rideaux, tissés de quatre couleurs, que Dieu avait ordonné de faire pour l’intérieur du tabernacle : il se trouve que les tapis dépassent les rideaux de deux coudées. Ceux-ci en effet n’avaient que vingt-huit coudées et ceux-là trente ; aussi l’Écriture ne dit-elle pas : Le surplus des tapis, mais : « le surplus de la longueur des tapis. » Quel sens faut-il donc donner à ces paroles : « Une coudée d’un côté et une coudée de l’autre seront étendues sur les côtés du tabernacle ? » N’est-ce pas que ces deux coudées, dont les tapis dépassent en longueur les rideaux, ne doivent pas être entièrement ramassées sur un côté, en d’autres termes, que tout le surplus ne doit pas être reporté sur le derrière du tabernacle, mais que la distribution doit s’en faire avec égalité, qu’il y en ait autant à l’avant du tabernacle qu’à l’arrière ? autrement, puisque chaque tapis a deux coudées de plus que chacun des rideaux, qu’une coudée aille d’un côté, et une coudée de l’autre : ainsi chaque côté aura les dix coudées qui lui appartiennent ; car les dix tapis étant chacun plus longs de deux coudées l’emportent d’une longueur totale de vingt coudées, sur la série correspondante des rideaux.
16. Suite. – Il faut examiner ensuite quel espace doivent enceindre les vingt coudées de tapis qui sont en excédant. Car si les tapis de poils couvrent tout le tabernacle intérieur, que pourra-t-on couvrir avec tout ce qui est de trop ? Il faut alors qu’ils soient cachés, et par là même qu’ils disparaissent : ce que l’Écriture ne dit pas. Or, les dix rideaux, longs chacun de vingt-huit coudées, qui sont tendus autour du tabernacle intérieur, embrassent un espace de deux-cent-quatre-vingts coudées ; les deux côtés de plus prolonge, le nord et le midi, où se trouvent vingt colonnes, prennent chacun cent de ces coudées ; restent quatre-vingts, que se partagent, à parts égales, les deux côtés les moins longs, le côté oriental, qui n’a pas de colonnes, et le côté occidental, où l’on en compte huit. En retranchant trente coudées sur les tapis de poils, il en restait trois cents : par conséquent si les deux cent quatre-vingts coudées de rideaux sont couvertes par les trois cents coudées des tapis de poils, il restera vingt coudées qui seront sans emploi. Les deux coudées que les tapis de poils ont chacun en surplus, et qui ensemble donnent vingt coudées, doivent donc être distribuées, de cette manière : « une coudée d’une part et une coudée de l’autre » c’est-à-dire, de telle sorte qu’elles ne soient pas toutes amassées sur un seul point, mais qu’elles servent à couvrir les côtés du tabernacle, toutefois vers le parvis extérieur : en d’autres termes, ces trois cent coudées des tapis de poils doivent toutes environner le tabernacle à l’extérieur. En effet si l’on tient compte des cent coudées que mesurent les côtés du parvis extérieur au nord et au midi, il restera pour l’Orient et l’Occident cinquante coudées ; ce qui forme les trois cents coudées, que suffisent à couvrir les trois cents coudées des tapis de poils. C’est ce que signifient ces mots : « Une coudée d’une part et une coudée de l’autre » cette distribution des deux coudées que chaque tapis de poils mesure en plus, est marquée dans ces autres mots du texte : « Le surplus provenant de la longueur des tapis, couvrira les côtés du tabernacle » il s’agit ici des côtés extérieurs, qui tiennent au parvis et « qui doivent être couverts de part et d’autre » et non des côtés du parvis lui-même, qui ont vingt colonnes et une tenture de cent coudées ; car ces côtés ne sont pas plus longs que les côtés du tabernacle intérieur, où se trouvent également dix colonnes, auxquelles sont suspendus les dix rideaux. Les côtés du parvis extérieur comme ceux du tabernacle intérieur s’étendent également à l’aquilon et au midi, sur un espace de cent coudées. La longueur excédante des tapis de poils sur les rideaux n’est donc pas employée à couvrir les vingt colonnes du parvis extérieur, qui demanderaient autant d’étoffe que les côtés du tabernacle intérieur, c’est-à-dire, cent coudées chacun, deux cents coudées en tout : au contraire, quarante coudées suffiraient pour le côté oriental et le côté occidental si les tapis de poils ne couvraient que le tabernacle intérieur, mai si l’on prolonge ces côtés jusqu’au parvis, ce n est pas assez de quarante coudées, il en faut cinquante ; l’excédant de longueur des tapis de poils relativement aux rideaux, a pu servir à