Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/148

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Les disciples s’en allèrent et firent ce que Jésus leur avait commandé. Ils amenèrent l’ânesse et l’ànon, mirent dessus[1] leurs vêtements, et l’y firent asseoir. Le peuple en foule étendit ses vêtements le long de la route ; d’autres coupaient des branches d’arbres et en jonchaient le chemin[2]. Et toute cette multitude, ceux qui précédaient et ceux qui suivaient, criaient : Hosanna[3] au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux[4] ! Lorsqu’il fut entré dans Jérusalem, toute la ville fut émue ; on demandait : Qui est celui-ci ? Et le peuple répondait : C’est Jésus le Prophète, de Nazareth en Galilée.

12 Jésus étant entré dans le temple de Dieu, chassa tous ceux qui vendaient et achetaient dans le temple, renversant les tables des changeurs et les sièges de ceux qui vendaient des colombes[5] ; et il leur dit :

  1. Sur l’ânon.
  2. En signe qu’ils recevaient un roi : comp. IV Rois, ix, 13. Allioli.
  3. Hosanna, litt. sauve, exclamation de joie et de triomphe que l’on pourrait traduire en français par Salut ! Vive !
  4. C’est-à-dire salut par Celui qui habite dans les hauteurs des cieux. Allioli. — Un grand nombre de ceux qui poussaient ces exclamations se figuraient que Jésus prenait possession de son royaume terrestre, et allait délivrer la nation du joug des Romains. C’est ce qui explique pourquoi, lorsqu’ils le virent quelques jours après en la puissance de ses ennemis, trompés dans leur attente et toute illusion étant devenue impossible, ils se tournèrent contre lui. Wallon.
  5. Le temple avait plusieurs cours ou parvis, dont le plus extérieur était appelé le parvis des Gentils, parce que les Gentils pouvaient y entrer. Là se trouvaient, surtout à l’approche de la fête de Pâque, une multitude de marchands qui vendaient de l’encens, de l’huile, du vin, des colombes, des agneaux, des bœufs, etc. pour les sacrifices, et des changeurs auprès desquels, en échange de la monnaie grecque, romaine, ou autre, on prenait de la monnaie juive, la seule qu’il fût permis d’offrir. Il en résultait une agitation bruyante qui troublait les pieux Israélites, et souvent des disputes, des rixes, des fraudes qui profanaient la sainteté du temple. — On voit ici, dit le Dr Hug, la tolérance romaine qui ne se per-