Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/273

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toire du Christ, objet constant de leurs entretiens ! Quelle connaissance de cette histoire ne devaient pas lui donner les conférences et les discussions de Paul avec les Juifs et les Gentils ! L’Apôtre le nomme son bien-aimé ; il paraît être ce frère dont Paul a dit qu’il était « célèbre par l’Évangile dans toutes les Églises ; » il avait donc trop d’importance pour ne pas être appelé toutes les fois que des voyageurs de Jérusalem visitaient l’Église au sein de laquelle il se trouvait. Mais pourquoi nous arrêter à ces détails secondaires ? Luc a été avec Paul à Jérusalem, chez Jacques, le parent du Christ, dans la maison duquel les anciens de l’Église de Jérusalem se réunissaient ; il a passé un an et demi avec Paul à Jérusalem et à Césarée[1]. Placé alors sur le théâtre des événements de la vie du Sauveur, au milieu des témoins oculaires de ces événements, il aura sans doute choisi cette époque pour écrire son Évangile. Il a pu même converser avec Marie, mère de Jésus, et tirer d’elle les renseignements dont il avait besoin sur l’enfance du Sauveur[2]. »

  1. Act. xxiv, 23.
  2. « Les Églises primitives devaient se communiquer réciproquement tout ce qu’elles savaient touchant une histoire qui avait tant d’influence sur leur vie et sur le monde. Comme les voyageurs d’Emmaüs (Luc, xxiv, 4), tous les disciples du Sauveur étaient sans doute occupés d’une seule chose après le crucifiement ; ils s’entretenaient de ce qui était arrivé. Après l’Ascension, leurs réunions se terminaient toujours par la fraction du pain (Act. ii, 42-46), et, dans ces assemblées, ils devaient également parler des événements dont ils avaient été témoins. L’un demandait à l’autre les détails qu’il avait conservés dans sa mémoire, et chacun, rempli de souvenirs qui enflammaient son cœur, apportait son tribut de détails historiques. » Tholuck, ibid. — « L’inspiration divine n’a point dispensé saint Luc de recourir aux moyens d’information laissés aux hommes ; et « Dieu, dit Bossuet, a toujours gardé cet ordre admirable de faire écrire les choses dans le temps qu’elles étaient arrivées, et que la mémoire en était récente. » Wallon.