Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/30

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qui avaient reçu les Écritures de première main, devinrent ainsi les mères d’un cercle d’Églises qui se rattachaient à elles comme leur devant l’existence. C’est de là que les Églises subordonnées recevaient leur constitution, la discipline, la liturgie, la doctrine, les Écritures : en toutes choses, elles suivaient la tradition et la pratique de l’Église qui était leur fondatrice immédiate… C’est ainsi que, d’un petit nombre de centres bien connus, le trésor des écrits apostoliques se répandit dans les Églises naissantes après la prédication de l’Évangile[1]. »

Ce fut donc sous la sauvegarde de l’autorité que se fit la diffusion des Évangiles dans les diverses Églises, et cette seule considération suffirait pour écarter toute crainte, tout soupçon d’altération dans le texte sacré. Néanmoins, comme ce point est capital, on nous permettra d’ajouter quelques réflexions qui nous paraissent décisives, et capables de rassurer pleinement les esprits les plus difficiles.

1o Les premiers chrétiens sortaient la plupart du judaïsme. Or, on sait avec quel respect les Juifs conservaient leurs Écritures ; ils en avaient compté tous les mots, toutes les lettres, et la moindre altération eût été à leurs yeux un horrible sacrilège. N’est-il pas naturel de supposer que, convertis à la religion chrétienne, ils eurent un respect au moins égal pour les écrits du Nouveau Testament ? Ces Évangiles, les premiers fidèles avaient ardemment

  1. Reithmayr, trad. par M. Valroger, II, 44.