Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/355

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langue ; Car je souffre cruellement dans ces flammes. Et Abraham lui dit : Mon fils, souvenez-vous que pendant votre vie vous avez reçu les biens[1], comme Lazare les maux : maintenant il est consolé, et vous, vous souffrez. De plus, entre nous et vous est creusé pour toujours un grand abîme, de sorte que ceux qui voudraient passer d’ici vers vous ne le peuvent, comme il est impossible de venir ici du lieu où vous êtes. Et le riche dit : Je vous prie donc, Abraham, notre père, d’envoyer Lazare dans la maison de mon père, où j’ai cinq frères, afin qu’il leur atteste ces choses, et qu’ils ne viennent pas, eux aussi, dans ce lieu de tourments. Et Abraham lui dit : Ils ont Moïse et les Prophètes, qu’ils les écoutent. Non, dit-il, Abraham, notre père ; mais si quelqu’un des morts va vers eux, ils feront pénitence. Abraham lui répondit : S’ils n’écoutent pas Moïse et les Prophètes, quelqu’un des morts ressusciterait qu’ils ne croiraient point[2].

  1. En grec, vos biens, la part qui vous revient. La Vulgate doit s’entendre en ce sens.
  2. Un incrédule de nos jours a écrit que la résurrection d’un mort, opérée à la voix d’un thaumaturge, fut-elle constatée par une commission de savants, ne suffirait pas pour le convaincre, mais qu’il faudrait répéter l’expérience.