Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/91

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vous, dit-il au paralytique, prenez votre lit, et vous en allez dans votre maison. Et il se leva, et s’en alla dans sa maison. La multitude voyant ce prodige fut saisie de crainte, et rendit gloire à Dieu qui avait donné une telle puissance aux hommes[1].

9 Étant parti de là, Jésus vit un homme, nommé Matthieu[2], assis à un bureau de péage, et lui dit : Suivez-moi[3]. Et se levant, il le suivit. Or, il arriva que Jésus étant à table dans la maison de Matthieu, un grand nombre de publicains et de pécheurs vinrent s’y asseoir avec lui et ses disciples. Ce que voyant, les Pharisiens disaient à ses disciples[4] : Pourquoi votre maître mange-t-il avec des publicains et des pécheurs. Jésus, entendant cela, leur dit : Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Allez donc apprendre ce que signifie cette parole : « Je veux la miséricorde, et non le sacrifice[5]. » Car je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs[6].

  1. La multitude s’étonne, parce qu’elle considère Jésus comme un prophète ordinaire. Aujourd’hui ce sont bien réellement des hommes, tous les prêtres, qui possèdent, en vertu d’une institution divine (Jean, xx, 23), et exercent dans l’Église de J.-C. le pouvoir de remettre les péchés.
  2. C.-à-d. don de Dieu : c’est le même nom que Théodore, Déodat, Dieudonné. Il s’appelait aussi Lévi.
  3. Suivez-moi, c.-à-d. soyez mon disciple.
  4. Après le repas, au moment où Jésus sortait de la maison de Matthieu ; car il n’est pas probable que les Pharisiens eussent voulu entrer chez un publicain. Kuinœl.
  5. Osée, vi, 6. Ces paroles, d’après l’usage de la langue hébr., signifient : J’aime mieux la miséricorde que le sacrifice. Par sacrifice Notre-Seigneur entend ici tous les actes du culte extérieur, que les Pharisiens pratiquaient avec tant de scrupule.
  6. Saint Jérôme et saint Hilaire : Les justes, c’est-à-dire ceux qui se regardaient comme justes, tels que les Pharisiens. Corn. Lapierre ajoute : à la pénitence, qui se trouve dans plusieurs manuscrits (comp. Luc, v, 32). Bossuet : Jésus-Christ, comme Fils de Dieu, quoi qu’il se plaise de voir à ses pieds un pécheur qui retourne à la bonne voie, il aime toutefois d’un