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LIVRE CINQUIÈME



I. Que le philosophe Musonius désapprouvait les acclanialions bruyantes et les applaudissements qui couvrent la voix des philosophes pendant leurs leçons.


J'ai appris que le philosophe Musonius avait coutume de dire : « Lorsqu'un philosophe exhorte, avertit, persuade, réprimande, ou donne tout autre enseignement moral, si les auditeurs lui jettent à la tête, de toute la force de leurs poumons, des applaudissements et des louanges banales et vulgaires ; s'ils poussent des cris; si, charmés de l'harmonie des expressions, du nombre des mots, des chutes cadencées des périodes, ils s'agitent et gesticulent avec transport, alors, croyez-le bien, l'auditoire et le maître perdent également leur temps : ce n'est plus un philosophe qui enseigne, c'est un joueur de flûte qui se fait entendre. Quand on écoute, ajoutait Musonius, un philosophe, si les préceptes qu'il donne sont utiles et salutaires, s'ils sont un remède contre le vice