Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/300

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et adopter toutes les erreurs. Cela même est amené par cet en- chaînement naturel et nécessaire que l'on appelle destin. C'est même une fatalité attachée à la nature d'un mauvais cœur^ de s'abandonner aux dérèglements et au mal. » Ensuite Chrysippe^ pour confirmer son opinion, se sert d'une comparaison qui ne manque ni d'à-propos, ni d'esprit : « Si vous lancez, dit-il, une pierre de forme cylindrique sur un plan fortement incliné, vous communiquerez à la pierre son mouvement, son impulsion : bientôt cependant la pierre roule avec rapidité; elle n'obéit plus à votre main, mais à sa forme et à sa volubilité. Ainsi Tordre, la loi, la nécessité du destin mettent en mouvement les causes et les principes de toutes choses; mais la volonté, les affections particulières de l'âme modèrent l'impétuosité de nos projets, de nos esprits, et président à nos actions. » Chrysippe ajoute en- suite ces paroles qui viennent donner plus de force à son opi- nion : (( C'est pourquoi les pythagoriciens ont adopté cette maxime :

Sachez que les hommes ne doivent s'en prendre qu'à eux-même» de leurs maux.

Ils pensaient, en effet, que chacun est l'auteur de ses maux,