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AU SPITZBERG.

sont marchands d’une façon fixe, tous le deviennent quand les circonstances l’exigent ; l’hiver, ils partent en traîneaux et vont en Suède ou en Russie vendre des fourrures, du poisson salé, du gibier et du beurre ; le reste de l’année, ils cultivent une terre ingrate, où ils voient rarement mûrir l’orge qu’ils ont semée.

Comme toutes les habitations septentrionales, les maisons finlandaises sont construites en troncs de sapin, et composées de plusieurs petits corps de bâtiments ayant chacun un emploi différent : le plus grand est le logement de la famille ; les autres servent d’étable, de grange, de magasin et de salle de bain, appendice de toute maison finlandaise. Le bain finlandais est le bain russe tel que nous le connaissons : une étuve de bois remplie de vapeur d’eau bouillante, et un réservoir d’eau froide pour les douches ; seulement le mécanisme trop compliqué des chaudières est remplacé par de larges pierres plates sur lesquelles on verse de l’eau après les avoir fait rougir au feu. Par ce moyen on obtient jusqu’à 60° de chaleur (centigrade). Dans quelques cantons on ne fait pas usage des affusions et des immersions d’eau froide, et on ôte ainsi à cet excellent bain ses qualités toniques et fortifiantes.

Les mœurs sont très-pures en Finlande, et le sang tiède comme les rayons de son rare soleil.

À l’heure qu’il est, le langage, les mœurs et toutes les coutumes finlandaises conservent encore toute leur originalité, et sont, par cela même, curieux à étudier. Il n’en est pas de même du costume ; il a subi cette décoloration qui fait le désespoir des