Page:Aunet - Voyage d’une femme au Spitzberg, 1872.pdf/340

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
328
VOYAGE D’UNE FEMME

rouge ; cette rue est à mi-côte d’une colline au bas de laquelle coule le Calix, une belle et large rivière dont la ville a pris le nom. Sa civilisation n’a pas encore permis de construire un pont sur cette rivière : on la traverse dans un bac.

Après Calix, la route continue de suivre la côte à une distance plus ou moins grande, et on arrive à Luleä (Luléo), aussi à l’embouchure d’une rivière. Luleä est à la fois plus grand et plus laid que Calix : il a en plus quelques maisons, et en moins la situation perchée, toujours très-pittoresque. Après Luleä, on traverse Piteä, aussi sur une belle rivière, et on atteint enfin Umeä. Umeä une ville de quinze cents âmes ; elle possède trois ou quatre rues bien alignées, une vaste église, une grande place, et une quantité raisonnable de maisons basses à petites fenêtres. J’y trouvai pourtant le premier symptôme de luxe sous la forme de meubles en acajou dont était ornée ma chambre à l’auberge.

Depuis Haparanda, nous voyagions à peu près comme nous l’avions déjà fait durant notre longue route sur la côte occidentale de la Suède, avec un förbud (courrier), pour éviter les retards, et nous arrêtant quelques heures chaque nuit chez les paysans. Contrairement à ce qui nous arrivait au début de notre voyage, nous rencontrions chaque jour un meilleur gîte chez les paysans aisés. La propreté habituelle connaît certaines recherches qui la font monter jusqu’à l’élégance : le plancher, soigneusement blanchi, est couvert de menues branches de sapin répandant dans la chambre une odeur doucement résineuse ; les draps, de belle toile, sentent la