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AU SPITZBERG.

enfin, et par le même horrible temps, nous arrivâmes à Copenhague.

Copenhague est une capitale, et elle en a les dimensions, sinon toutes les autres conditions. Elle possède des rues où six voitures passent de front et une place dite Royale, d’une étendue immense ; un peu plus, ce serait non une place, mais une plaine. Les maisons manquent de style et sont froidement régulières. Elle paraît peu peuplée ; dans la plupart des rues, les passants sont rares et une voiture fait événement. Au total, c’est un peu trop calme et trop désert pour une capitale. Au cœur de la ville, dans le quartier appelé l’Œstergade, la circulation paraît assez active ; mais le mouvement en est purement commercial. L’Œstergade est le bazar des modes ; j’y ai vu les imprimés anglais, les étoffes de Lyon, les articles de Paris étalés dans toutes les montres ; j’y ai vu aussi de très jolies femmes, qui auraient été tout à fait charmantes si elles avaient consenti à paraître un peu plus Danoises et un peu moins Françaises.

Les honneurs de Copenhague nous ont été faits par notre gracieux et spirituel ambassadeur, le comte Alexis de Saint-Priest. Il est impossible d’exercer l’hospitalité officielle avec une courtoisie plus empressée que la sienne. Son patronage fut une bonne fortune pour nous et nous permit de bien mettre à profit le temps de notre court séjour en Danemark.

Une grande renommée m’attire de préférence à tout ; aussi ai-je demandé à être conduite à l’atelier de Thorwaldsen, le célèbre sculpteur du lion de Lucerne. Thorwaldsen est un beau vieillard d’à peu