à votre guise pour ne pas trop vous mépriser. Tirez sur vous une tâche de plus, qui déleste le compagnon. Offrez-lui de l’aider dans son travail de courses, de copie. Diminuez sa charge, en vous privant de toilettes, tout en restant agréable à ses yeux. Vous êtes fine et je compte sur vous pour le combler en raison du tort affreux que vous lui avez fait.
Et puis aimez. On répare d’amour plus que de repentir.
me dit Mathilde avec des yeux tragiques.
Ma réponse. — Eh bien vous le prendrez. Payez-le de votre fatigue. Imposez-vous de ne jamais coûter un sou au cher mari pour ce franc-tireur-là[1]. Vous payerez ce fils sur vous en vous privant de ce qu’il coûtera. Et vous renchérirez si vous êtes fière.
Mathilde alarmée faussement :
— « Mais je volerai toujours à mon mari cet amour usurpé qu’il ne doit qu’à ses fils. Laissez-moi tenter tout pour le lui épargner. »
Moi. — Un mot de plus et mon dégoût se lève. Tu as créé ; fais vivre. Paye et souffre, Mathilde, autant qu’il le faudra[2]. Et ne compte pas sur moi pour te plaindre. Au reste l’amour que donne et suggère un brave homme n’est jamais usurpé… Je n’entendrai rien de sentimenteux.