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Page:Aurel - Le nouvel art d'aimer, 1941.djvu/56

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LE NOUVEL ART D’AIMER

seule en faisait autant de son côté et ces rendez-vous causaient un scandale public malgré la retenue et la modestie du favori qui ne marqua jamais rien à l’extérieur et a été de tous les amis d’une reine le plus discret. »

Compatissons à la jeunesse de cette femme qui fut délicieuse. Le livre ne conte-t-il pas qu’on lui reprochait jusqu’à sa stérilité, et que le Roi étant fort gros, il avait fallu des gymnastiques pénibles pour qu’elle pût être fécondée.

Il sort du livre qu’elle montra toujours dévouement et confiance au Roi. Visiblement ses promenades avec l’ami lui donnaient la force de supporter le reste.

Elle ne cachait rien à Louis XVI ce qui est signe de noblesse.

Le 27 novembre 1789 Fersen écrit à sa sœur Sophie : « Enfin hier j’ai passé une journée entière avec Elle (la Reine). Jugez de ma joie, c’était la première fois. »

Le comte de Saint-Priest dit dans ses Souvenirs : « Elle avait trouvé le moyen de faire agréer au Roi sa liaison avec le comte de Fersen en répétant à son époux tous les propos qu’elle apprenait qu’on tenait dans le public sur cette intrigue. Elle offrait de cesser de le voir, ce que le Roi refusa. Sans doute, ajoute Priest, qu’elle lui insinua que dans le déchaînement de la malignité publique, cet homme était le seul sur qui elle pouvait compter. On verra par la suite que le Roi entra tout à fait dans ce sentiment. »

Il est certain que Fersen avait gagné l’amitié et la confiance du Roi dans ces jours affreux où ceux qui lui restèrent fidèles ne furent pas nombreux.

Fersen tenta le 20 juin de faire évader la famille