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ÉPOUX
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s’épousent, les « rosses » des deux sexes ont la mémoire longue et ne désarmeront jamais. Denise est marquée des cuirs de bœuf de la réprobation pour être venue soigner son amour. Jette-toi à elle comme le fleuve à la mer et ne va pas pour cela te croire quitte : elle t’a tout donné. Tu lui prends tout.

L’homme, la femme, en 1941, on le voit de partout n’ont que le mariage. Qu’ils y aillent donc à plein cœur sitôt qu’ils ont le pain, de vingt à vingt-cinq ans, avec le menton rond et rose de la prime jeunesse, avant ces encombrements de la vie passionnelle que la dure cité présente ne peut plus abriter.

La jeunesse masculine
ne sera noble comme elle est qu’en obtenant au plus tôt un statut digne pour la femme[1], et quand elle fustigera l’odieux préjugé contre la plus faible, celle de chez nous dont le poète allemand Hasenclever avait publié les merveilles morales et spirituelles après la grande guerre « et l’art, disait-il, de se tirer de tout par ses propres ressources ».
Cela sans avoir besoin
d’évoquer sainte Geneviève qui sauva Paris, Anne de Beaujeu, qui sauva le royaume de Louis XI de la cupidité des princes du sang, Jeanne d’Arc qui nous sauva des Anglais, etc.
  1. Chaque contrat de mariage est un tissu d’affronts pour l’épouse.