Page:Austen - Orgueil et préjugé, 1966.djvu/308

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engager à lui faire, votre vie durant, une pension annuelle de cent guinées. Telles sont les conditions que je n’ai point hésité à accepter, du moins autant que je le pouvais faire, sans votre consentement. J’enverrai la présente par un exprès, désirant recevoir votre réponse le plus tôt possible. Vous verrez facilement, d’après ces détails, que les affaires de Wickham sont loin d’être aussi dérangées que nous l’avions d’abord imaginé, et je vois avec plaisir que lors même que toutes ses dettes seront payées, il restera encore quelque argent qu’on pourra placer au nom de ma nièce. Si, comme je le présume, vous m’envoyez plein pouvoir d’agir pour vous dans cette affaire, je donnerai sur-le-champ mes instructions à Haggerston pour le contrat, etc. Votre présence ici ne m’est point nécessaire, ainsi restez tranquillement à Longbourn, et comptez sur mes soins et mon exactitude. Ne tardez pas à m’envoyer votre réponse, et surtout qu’elle soit nette et précise. Nous avons pensé qu’il serait plus convenable que ma nièce vînt demeurer avec nous jusqu’à son mariage ; j’espère qu’en cela vous nous approuverez. Nous l’attendons aujourd’hui ; dès qu’il y aura quelque autre chose de décidé, je vous en ferai part.

« Votre, etc.
« Edw. Gardener. »


— Est-il possible que Wickham consente à l’épouser ? s’écria Élisabeth en rendant la lettre à son père.

— Il n’est donc pas aussi dépravé que nous le pensions, dit Hélen. Cher papa, je vous félicite.

— Et avez-vous répondu à mon oncle ? demanda Élisabeth.

— Non, mais je ne puis tarder à le faire. »

Avec quelle ardeur ne le pria-t-elle pas alors de ne point différer davantage !

« Oh, mon père ! rentrez, je vous en conjure ; pensez combien chaque instant est précieux dans une semblable circonstance.