Page:Austen - Orgueil et préjugé, 1966.djvu/318

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pour elle une vive contrariété ; et d’ailleurs, n’était-il pas cruel d’éloigner Wickham d’un régiment où sa femme avait tant d’amis ?

« Elle aime tant Mme Forster, dit-elle, il est bien dur de l’en séparer ! Et puis les officiers dans le régiment de… peuvent bien ne pas être aussi aimables que ceux du colonel Forster. »

La demande de Lydia d’être admise dans sa famille avant son départ, reçut d’abord de M. Bennet un refus absolu, mais Hélen et Élisabeth, désirant toutes deux, pour la réputation de leur sœur, qu’elle fût accueillie par ses parents lors de son mariage, le prièrent avec tant de douceur, et si instamment, de la recevoir à Longbourn ainsi que son mari, qu’il se laissa enfin persuader qu’elles avaient raison, et se décida à faire ce qu’elles désiraient. Mme Bennet eut donc la satisfaction de savoir qu’elle pourrait montrer sa fille, nouvellement mariée, à tout le voisinage, avant qu’elle ne fût bannie à Newcastle. Lorsque M. Bennet répondit à son beau-frère, il donna son assentiment à leur voyage dans Herfordshire, et il fut décidé qu’aussitôt après la cérémonie, ils se rendraient à Longbourn. Élisabeth cependant fut étonnée que Wickham consentît à ce plan, et si elle n’eût consulté que ses propres sentiments, toute entrevue avec lui aurait été bien loin de ses désirs.