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Page:Austen - Orgueil et préjugé, 1966.djvu/42

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Il y eut un moment de silence, après quoi Mme Hurst recommença :

« J’ai beaucoup d’amitié pour Hélen Bennet ; elle est vraiment charmante, et je désire de tout mon cœur la voir bien établie ; mais, avec de tels parents et des liaisons si communes, je crains qu’il n’y ait aucun espoir.

— Je crois vous avoir entendu dire que leur oncle était procureur à Meryton ?

— Oui, et elles en ont un autre qui demeure près de Cheapside.

— C’est parfait, ajouta sa sœur ; et elles se mirent à rire aux éclats.

— Quand elles auraient assez d’oncles pour remplir tout Cheapside, s’écria Bingley, elles n’en seraient pas moins aimables !

— Mais cela diminue leur espoir d’épouser quelqu’un qui ait un rang dans le monde », reprit Darcy.

Bingley ne fit point de réponse ; mais ses deux sœurs donnèrent avec joie leur approbation et s’amusèrent quelque temps aux dépens de la parenté de leur chère amie.

Toutefois, par un renouvellement de tendresse, elles se rendirent à sa chambre, au sortir de table, et restèrent avec elle jusqu’au moment de servir le café. Elle était encore très malade. Élisabeth ne voulut la quitter que très tard, quand elle eut le plaisir de la voir endormie. Alors elle pensa qu’il serait du moins poli, sinon fort amusant pour elle, de descendre un peu dans le salon. Elle trouva toute la société occupée du jeu, où elle-même fut aussitôt invitée ; mais, s’imaginant qu’on jouait gros jeu, elle refusa et, prenant sa sœur pour excuse, dit qu’elle lirait pendant le peu de temps qu’elle pouvait rester avec eux.

M. Hurst la regarda avec étonnement :