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Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/141

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même de ne pas paraître trop humiliée et trop malheureuse aux yeux de ma rivale, et à Edward de ne pas augmenter la peine qu’il aura peut-être à tenir ses promesses.

Maria parut très-frappée. J’ai souvent désiré, continua Elinor, de détromper vous et ma mère sur vos espérances. Une fois ou deux je l’ai même tenté ; mais sans trahir ma foi, sans pouvoir vous donner une preuve positive, vous ne l’auriez pas voulu croire.

— Quatre mois si tranquille en apparence ! et cependant vous l’aimiez, dit Maria avec le regard et le ton du doute ?

— Oui je l’aime, répondit Elinor avec candeur et sentiment ; mais je ne l’aime pas uniquement, et j’étais bien aise d’épargner à ceux qui me sont chers aussi ; le