Page:Autran - Œuvres complètes, t1, 1875.djvu/105

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Le fort étouffant le débile,
Les sujets marchant sur les rois.

Prêtresses des plaisirs infâmes,
Pontifes des dieux imposteurs,
Soldats superbes, faibles femmes,
Tout se rua vers les hauteurs,
Des grands bois tout gravit les tiges ;
Chacun — tels étaient leurs vertiges ! —
Emportant son plus cher trésor,
L’amant sa complice adorée,
Le pauvre marchand sa denrée.
L’avare son sac gorgé d’or.

O désespoir ! le flot approche,
Le voici fumant et grondant.
Gravissez encor cette roche !
Étreignez ce rameau pendant ! —
Vers des retraites inconnues,
On vit jusques au sein des nues
S’élancer les pâles humains,
Et, surprises dans ces retraites,
Les mères dresser sur leurs têtes
Leurs enfants noyés dans leurs mains.