Page:Autran - Œuvres complètes, t5, 1877.djvu/160

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Armure qui s’ouvrait seulement à l’endroit
Où le souffle de vie a son passage étroit.
Longtemps les coups d’Achille errent à l’aventure ;
Enfin, l’agile fer trouve cette ouverture
Et plonge tout entier dans la gorge d’Hector.
Le lion est tombé, mais il respire encor.
N’importe, l’héritier d’une mère divine
S’approche, et lui mettant le pied sur la poitrine :
« Ah ! tu croyais peut-être, en ton aveuglement,
» Qu’on venait immoler Patrocle impunément.
» Mais, lui mort, il restait sur notre flotte sombre
» Une main vengeresse et fidèle à son ombre ;
» Et maintenant, du moins, à ce mort jeune et beau
» Il me sera permis d’élever un tombeau ! »


VI

C’est ainsi qu’il chantait, quand, de son clair sourire,
L’Aurore illumina les cordes de sa lyre.
Une acclamation salua le vieillard :
« O grand homme inconnu ! par quel don, par quel art,
S’écriaient les soldats, t’empares-tu des âmes ?