Page:Auvray - Le Banquet des Muses, 1865.djvu/25

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Et se baizent toujours en vos estats supresmes.
Ce sont les arcs-boutans, les plintes, les cindesmes
Et les deux grands pilliers qui portent tout le faix
Du bastiment royal, les anchres de la paix,
Vos deux yeux, vos deux bras, vos deux fermes colonnes
Et les deux beaux brillants de vos riches couronnes.

Demandez, je vous prie, aux preux Athéniens,
A ces braves Romains, aux forts Laconiens
Qui leur a plus servi, ou la tranchante espée
Du grand Themistoclez, d’un orgueilleux Pompée,
D’un furieux Silla, d’un vaillant Lisander,
Ou les loix de Solon, du bon Periander,
De Draco, de Licurgue et de Numa Pompille.

Le Romain vous dira que sa superbe ville
Seroit la reine encor de toutes nations.
Si jamais l’estranger de ses corruptions
Ne l’eust envenimée, alteré sa justice.
Et ses portes ouvert à l’escadre du vice.

Athènes vous dira qu’elle verroit encor
Ses théâtres fameux, ses grands colosses d’or.
Et ses champs Hibleens par tous les coins du monde
Porter le docte miel de la grecque faconde,
Si son areopage, esteignant son flambeau.
Ne l’eust ensevelie en un mesme tombeau.

Sparte la belliqueuse esclatteroit encores,
Si elle eust toujours creu le conseil des ephores.
Le sceptre d’Israël, jadis si florissant,
L’espouvantail des rois, l’amour du Toutpuissant,
Le petit œil du ciel, le nombril de la terre
Que Dieu mesme autrefois conduisoit à la guerre,