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Page:Auvray - Le Banquet des Muses, 1865.djvu/82

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Mais, qui me pourroit resoudre
Pourquoy Jupin est sans foudre,
Que Mars est tout desarmé,
Et que Bellonne la fiere
N’a plus sa lance guerriere
Ny son aegide charmé ?

Pourquoy le vaillant Alcide
N’a plus sa masse homicide,
Sa faut Saturne prudent,
Que Vulcan est sans flameches,
Dictime, et Phebus sans fléches
Et Neptune sans trident ?

Est-ce, muse ma mignarde,
Que ceste troupe gaillarde
Ne veut employer ce jour
Contre ces beautez mortelles
Que les armes naturelles,
Et les foudres de l’amour ?

Mais où est-il, ô Cythere !
Ton fils amour, douce mere,
Helas ! Ou s’est-il rendu ?
Que ferez-vous bergerottes,
Et vous nymphes de ces grottes
Si Cupidon est perdu ?

Que fera vos chansonnettes,
Escoutera vos sornettes,
Creusera vos chalumeaux ?
Qui tressera vos guirlandes ?
Qui tapissera vos landes ?
Qui peuplera vos troupeaux ?