Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/13

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eux, n’avait été fait en aucun genre. Cependant, une observation plus calme et plus réfléchie ne devait pas tarder à faire sentir que c’est aux penseurs et aux hommes d’État du dix-huitième siècle que nous devons notre destinée. Des institutions du dix-septième siècle, rien ne subsiste. On aurait beau s’insurger contre les faits, il faudrait quand même obéir aux lois de l’histoire, et celle du progrès est la plus fondamentale.

Gardons-nous de croire, toutefois, par un engouement inconsidéré, que nous n’avons plus dorénavant qu’à recommencer ou à copier le dix-huitième siècle. La loi du progrès, que nous venons de rappeler, nous indique que nous devons nous attacher à le continuer en améliorant ce qu’il a pu avoir de défectueux ; or, pour le continuer, il faut le bien connaître. Le travail que j’ai entrepris n’a pas d’autre but que d’en faciliter l’étude.

Je n’ai pas eu en vue de faire une histoire détaillée ; j’ai pensé qu’il valait mieux prendre au sein de la société du dix-huitième siècle le groupe de philosophes, de savants et d’artistes qui me semblaient être la manifestation la plus haute de l’esprit du temps, et les représenter dans toute leur réalité, sans parti pris, mais sans indifférence ; car l’indifférence est toujours stérile.