Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/14

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Ce but une fois donné, mon choix n’était pas douteux : nulle autre société que celle de Diderot et de la noble maison d’Holbach ne m’offrait l’ensemble de conditions nécessaires à l’objet que je m’étais proposé.

C’est donc l’appréciation de cette réunion de penseurs profonds, d’artistes éminents, de femmes aimables et éclairées que je vais essayer, en m’occupant principalement du plus grand de tous.

Rarement les premières années de la vie des grands hommes sont bien connues ; ce n’est que lorsqu’ils sont parvenus à la célébrité, que l’on commence à recueillir avec soin tout ce qui doit servir plus tard à leur biographie. Si la jeunesse de Voltaire nous est si familière, cela tient à ce que ses premières années se sont écoulées à l’abri de ces difficultés de la vie, contre lesquelles tant d’hommes illustres ont eu d’abord à lutter ; et que le jeune Arouet s’est trouvé placé, tout d’un coup, par son éducation et par sa famille, au milieu de gens de goût, capables d’apprécier ses talents précoces, et qui conservèrent précieusement ses moindres écrits, dont ils ont, de suite, pressenti la valeur historique.

Par des motifs différents, nous possédons sur les premiers temps de l’existence de J.-J. Rousseau