homme d’État de la valeur du contrôleur-général. Déjà en 1775, il écrivait à M. de Vaines, le premier commis de Turgot, à propos des difficultés que l’on créait au ministre : « Il est digne des Welches de s’opposer aux grands desseins de M. Turgot..... Nous n’avons point encore à Genève le fatras du Genévois Necker contre le meilleur ministre que la France ait jamais eu. Necker se donnera bien de garde de m’envoyer sa petite drôlerie[1]. Il sait assez que je ne suis pas de son avis. Il y a dix-sept ans que j’eus le bonheur de posséder pendant quelques jours M. Turgot dans ma caverne. J’aimais son cœur et j’admirais son esprit. Je vois qu’il a rempli toutes mes vues et toutes mes espérances. L’édit du 13 de septembre[2] me paraît un chef-d’œuvre de la véritable sagesse et de la véritable éloquence. Si Necker pense mieux et écrit mieux, je crois, dès ce moment, Necker le premier homme du monde. »
Peu de jours après la chute de Turgot il exprima, dans son Épitre à un homme, les sentiments dont son âme était pénétrée.
Une lettre à Diderot, du 14 août 1776, témoigne aussi des dispositions où il se trouvait. « N’ayant pas été assez heureux, monsieur, pour vous voir et pour vous entendre, à votre retour de Pétersbourg, rien ne pouvait mieux m’en consoler que l’apparition de votre ami M. de Limon..... Nos