Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/243

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Telle fut la fin, prévue longtemps à l’avance par Diderot, de l’auteur de la Lettre sur les Spectacles, de l’ennemi de Voltaire et des philosophes.

Parmi les personnages qui tinrent à honneur de visiter Voltaire à son arrivée dans la capitale, il en est un qui doit être distingué entre tous les autres, parce que sa présence à Paris, avec le titre d’ambassadeur, tient à l’histoire de l’Amérique, et se rattache même intimement à notre propre histoire, nous voulons parler de l’homme qui, de prote d’imprimerie, s’est élevé au premier rang parmi tant d’hommes d’une trempe énergique et d’une volonté inébranlable, à qui l’Amérique dut son indépendance, nous voulons parler de Franklin. Selon la prévision de Turgot, l’Amérique, avec le concours de la France, avait conquis sa liberté. Nous disons avec le concours de la France, car c’est l’opinion, la société de Paris, bien plus que le roi Louis XVI et sa cour, qui ont délivré l’Amérique du joug de la métropole.

    mourut, il se leva en parfaite santé, mais dit, cependant, qu’il allait voir le soleil pour la dernière fois et prit, avant de sortir du café, qu’il fit lui-même : il rentra quelques heures après, et commençant alors à souffrir horriblement, il défendit constamment qu’on appelât du secours et qu’on avertît personne. Peu de temps avant ce triste jour, il s’était aperçu des viles inclinations de sa femme pour un homme de l’état le plus bas ; il parut accablé de cette découverte, et resta huit heures de suite sur le bord de l’eau dans une méditation profonde. Il me semble que si l’on réunit ces détails à sa tristesse habituelle, à l’accroissement extraordinaire de ses terreurs et de ses défiances, il n’est plus possible de douter que ce grand et malheureux homme n’ait terminé volontairement sa vie. « (Édition de 1789, page 108.)