Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/244

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Necker avait succédé à Turgot sous le titre de directeur général des finances. Celui-ci écarté, il faut convenir qu’il n’était guère possible de faire un meilleur choix, seulement c’est une tache à la mémoire de Necker d’avoir contribué à la chute de ce grand homme.

Dès son entrée aux affaires, il voulut reprendre, mais avec beaucoup moins d’ampleur, le programme de Turgot, en le modifiant toutefois en partie, de manière à éviter l’opposition qui avait renversé Turgot. Celui-ci avait dit : pas d’emprunt, tout par l’économie. Necker emprunta. Ses connaissances comme financier lui valurent du crédit, sa discrétion à toucher aux abus rassurèrent les privilégiés. Mais les emprunts ne pouvant suffire aux dépenses d’une guerre onéreuse, il se vit bientôt forcé de solliciter du roi de réduire les dépenses de sa maison ; puis, la suppression des fermes générales le rendit odieux aux financiers ; enfin il eut contre lui les Parlements à cause de ses essais d’assemblées provinciales. En sorte qu’il finit par se trouver en présence des mêmes ennemis que Turgot avait rencontrés : la Cour, la Finance, le Parlement. Il succomba sous cette coalition, le 8 mai 1781.

Avec Necker finit le gouvernement proprement dit ; le pillage et la débâcle vont commencer.

Pendant ce temps, les gens de qualité paraissent se croire encore sous le règne de Louis XV, après Fontenoi. À l’occasion de l’arrivée de Glück à Paris on renouvelle les querelles du coin de la reine et