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Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/25

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éducation. Il l’épousa toutefois. » En effet, après des relations de plus de deux ans, Diderot, ayant fait une maladie grave durant laquelle mademoiselle Champion l’avait soigné avec dévouement, aussitôt qu’il put sortir, il la conduisit à Saint-Pierre-aux-Bœufs où ils furent mariés, à minuit, le 6 novembre 1743.

À l’époque où nous sommes arrivés, Jean-Jacques Rousseau, dont il sera si souvent question dans le cours de cette étude, habitait Paris depuis près de deux ans. Il y était venu une première fois dans l’automne de 1741, et s’était placé comme secrétaire, sur la recommandation du père Castel, chez M. Francueil, beau-fils de madame Dupin ; mais ayant offensé cette dame par une démarche inconsidérée (une déclaration en formes), il avait quitté la maison et la capitale, pour suivre, en qualité de secrétaire, le comte de Montaigu, nommé à l’ambassade de Venise.

Au bout de dix-huit mois, Jean-Jacques s’étant brouillé avec l’ambassadeur de France, revint à Paris où il renoua avec ses protecteurs, M. de Francueil et madame Dupin, qui voulut bien oublier son incartade, à la sollicitation de Thieriot, le triste ami de Voltaire[1].

Durant son premier séjour à Paris, Rousseau avait fait plusieurs connaissances ; entre autres, il avait eu

  1. Voltaire avait connu Thieriot dans sa jeunesse et bien que celui-ci lui ait donné des motifs de mécontentements de tout genre, il n’a pas cessé de correspondre avec lui.