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également aux vagues de la mer & au courant des fleuves. Mais lorſqu’on n’a point des eaux ſi redoutables à craindre, on peut conſtruire un Batardeau à moins de frais. Il ſuffit pour cela d’élever en tas de bonne terre franche forte & graſſe, de telle ſorte que ſon épaiſſeur au ſommet ſoit égale à la profondeur de l’eau, & que ſa largeur ſoit triple de cette épaiſſeur. A meſure que la terre eſt répandue ſur la baſe du Batardeau, on la bat avec la damoiſelle, lit par lit, d’un pied d’épaiſſeur, juſques à ce qu’elle ſoit réduite à huit pouces, en prenant bien garde de n’y pas mêler de faſcinage, roſeaux, cailloux, gravier, & en général aucunes terres ſablonneuſes ou graveleuſes qui peuvent donner paſſage à l’eau.

BATI, ſ. m. Terme de Menuiſerie. Aſſemblage de montans & de traverſes, qui renferment un ou pluſieurs panneaux.

BATIMENT, ſ. m. Nom général qu’on donne à tous les lieux propres à la demeure des Grands, des Particuliers, & à l’exercice de la Religion, comme auſſi aux portes publiques, aux arcs de triomphe, aux aqueducs, aux fontaines, &c. conſtruits tout de pierre, ou de pierre & de bois de charpente, & dans leſquels on employe le marbre, le bronze, le fer, le plomb & autres matieres. Trois parties caractériſent & conſtituent un Bâtiment ; la Conſtruction, la Diſtribution & la Décoration. La première a pour objet la connoiſſance de l’emploi & de la qualité des matériaux néceſſaires pour bâtir, & elle eſt ſans contredit la plus conſidérable. (Voyez Architecture, Construction, Maçonnerie, Charpenterie, Ardoise, Brique, Pierre, Marbre, &c.) La ſeconde conſiſte à diſtribuer les plans ſuivant la deſtination & l’uſage du Bâtiment (Voyez Distribution) ; & la troiſiéme partie, qui eſt la décoration, à donner de la proportion, de l’harmonie & de l’agrément aux parties d’un édifice ou Bâtiment, pour que réunies enſemble elles concourent à faire un beau tout. (Voyez Décoration.)

Après cette diviſion & ces renvois, nous n’avons plus rien à dire dans cet article général, & nous allons dans des articles particuliers faire connoître les Bâtimens en détail, en ſuivant toujours l’ordre alphabétique.

Batiment a l’Italienne. C’eſt un Bâtiment à un étage, ainſi nommé, parce qu’à l’imitation des Italiens on en cache le comble par des attiques ou baluſtrades ; de ſorte qu’il ſemble qu’il y ait des terraſſes au-deſſus. (Voyez Attique & Balustrade.) On s’eſt attaché à faire connoître ce Bâtiment avec tant de ſoin dans la dernière édition du Cours de d’Aviler, que nous croyons devoir y renvoyer le lecteur pour une plus grande connoiſſance de cette eſpece de Bâtiment. Car, nous devons le dire une fois pour toutes, ce Dictionnaire ſervant de ſuite au Cours d’Architecture de d’Aviler, lorſque quelque matiere, de nature à entrer dans notre Ouvrage, ſe trouve traitée dans ce Cours auſſi en grand qu’on peut le ſouhaiter, nous nous contentons de définir le terme qui en eſt l’objet, & de renvoyer exactement à ce Cours, qui ne doit faire qu’un ſeul & même Ouvrage avec ce Dictionnaire. (Voyez donc pour l’article préſent, les pages 211, 212, &c. de l’édition de 1750.)

Batiment d’échine. On appelle ainſi une maiſon ouverte dont on voit les planchers & les combles ſur des étayes & chevalemens, pour qu’il y ſoit refait un mur de face ou de pignon, ou quelqu’autre réparation ou raccordement.

Batiment de Marine. Ce ſont les lieux où l’on conſtruit les vaiſſeaux, & où l’on fait leurs équipages, comme ſont les ports, arſenaux, corderies, magaſins, formes, fonderies, &c. (V. ces art.) & les lieux où l’on tient les vaiſſeaux deſarmés à flot & en ſûreté, tels que ſont les ports, moles, darces, baſſins, &c. (Voyez ces mots.)

Sous le nom de Bâtimens de Marine on entend encore les hôtels dans leſquels on rend la juſtice de l’Amirauté, les maiſons de ſanté, les hôpitaux, &c.

Batiment engagé. C’eſt une maiſon entourée d’autres maiſons, qui ſans avoir face ſur aucune rue ni place publique, n’a communication avec le dehors que par un paſſage de ſervitude.

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