Page:Azaïs - Troisième Lettre à M. le Vte de Châteaubriand, pair de France, sur ses projets politiques, et sur la situation actuelle des choses et des esprits.djvu/31

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de l’Amérique j’ai parlé avec plus d’assurance, J’ai dit :

« Il est certain que l’Europe présente, en ce moment, une fédération politique, plus imposante encore que celle des États-Unis ; c’est celle de tous les Gouvernemens en faveur des sentimens fraternels et des droits populaires. Le Souverain du Nord, chef de cette coalition magnanime, est secondé d’une manière digne de ses nobles intentions : tous les Rois ont enfin embrassé la cause des Peuples, de la justice, de la liberté civile, de la prospérité, de l’industrie, de la tolérance religieuse, de la raison éclairée, de la Philosophie ; c’est ainsi qu’ils se sont promis de consommer la Révolution d’Europe, et d’épuiser l’esprit de révolution. Ce grand spectacle, amené par l’exhaussement général de la nature humaine, imprimera à ce siècle un caractère sublime ; l’histoire dira avec respect : Au temps d’Alexandre et de Louis XVIII, les Rois furent bien plus que les Maîtres