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philologie romane dans des manuels, mais à leur source la plus pure, dans le commerce du noble esprit qui les avait fondées ou précisées. L’année suivante, le même élève fut envoyé, grâce à lui, en Allemagne ; des lettres d’introduction de M. G. Paris auprès des savants d’outre-Rhin l’y avaient précédé, et M. Hermann Suchier, de l’Université de Halle, lui accordait, entre autres, un appui précieux. — Depuis, à Paris, plus tard dans l’Université suisse où son élève eut l’honneur d’enseigner, de près comme de loin, par ses lettres comme par ses entretiens, soit que M. G. Paris lui ouvrit sa bibliothèque de folklore, soit qu’il accordât à l’une de ses publications un encourageant compte rendu, soit qu’il ait fait admettre le présent livre dans la Bibliothèque de l’École des Hautes Études, partout, sous des formes ingénieuses et multiples, toujours présente, s’est étendue sur son travail et sur sa vie privée la chère bienveillance de son maître.

Rappeler ici ces choses, c’est un devoir aimé. C’est un péril aussi ; car le lecteur de ce livre verra trop clairement que cette confiance aurait pu être placée sur un plus digne, et qu’un autre, s’il avait rencontré au début de sa carrière un aussi puissant patronage intellectuel, en eût mieux profité. Je n’ai su reconnaître tant de bienfaits que par une infinie affection et par beaucoup de travail.

Par une qualité, du moins, les disciples de M. G. Paris m’avoueront pour l’un des leurs.

Il se trouve que ce travail sur les fabliaux, que M. G. Paris a de plus ou moins près dirigé, contredit certaines idées qu’il a soutenues. Cette théorie orientaliste que j’attaque, il ne l’a pas acceptée dans ses prétentions excessives ; mais dans la limite où elle est en effet vraisemblable, il la croit vraie. L’étude des faits m’a conduit à des conclusions contraires. Je sens combien elles sont téméraires, se