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Depuis cette époque, l’étude constante et comparative des édifices de la région, contemporains de notre cathédrale, engage à reconnaître plutôt dans l’œuvre de Josserand la reconstruction de l’église précédente qui menaçait ruine dés 1070. Pour des raisons inconnues, la cathédrale dut être rebâtie de nouveau, avec le cloître, au temps de l’archevêque Guichard (1165-1180) ; lui siégeant, nous dit l’Obituaire, « l’œuvre de l’église fut commencée[1] ».

Le tenue inchoatum est formel et s’applique aux fondations mêmes de l’édifice, au commencement des travaux et non à leur continuation. L’abside et l’amorce du transept. entrepris sous Guichard, furent poursuivies par l’archevêque jean de Bellesmes (1181-1193) ; et le concile de 1245 put consacrer l’achèvement des travaux de la plus grande partie de la nef. Les deux dernières travées et la façade ne datent que du début du quatorzième siècle.

Le Nécrologe de la Métropole nous a conservé les noms de nombreux donateurs des vitraux, archevêques, chanoines, et même simples prêtres. Déjà, au douzième siècle, Hugues de Beaujeu faisait exécuter, en 1127, « dix verrières rondes » dans la cathédrale édifiée par Josserand. Les verrières du bas du chœur de la cathédrale actuelle furent offertes en partie par l’archevêque Renaud de Forez, qui siéga de 1193 à 1226. D’autres sont dues à la munificence du moine Jean, du prêtre Guinel, du sacristain de Saint-Paul, Pierre de Montbrison, du chamarier Arnaud de Culant, etc. La rose du transept nord fut donnée par le chanoine-doyen Arnaud de Colonges, mort en 1250.

Marche supérieure du trône des archevêques de Lyon[2]
  1. Guichardus archiepiscopus, eodem præsidente, ambitus murorum claustri ceptus et consommatus est et opus ecclesiæ inchoatum.
  2. Ce trône de marbre blanc, décoré d’incrustations et du plus haut intérêt archéologique, remonte au xie siècle. Il reste, malgré tout, au fond de l’abside de la cathédrale, ignoré et invisible, caché depuis plus d’un siècle sous un plancher impénétrable.