Page:Béland-Mathieu - Mes quatres années de captivité en Belgique, La Canadienne, Janvier 1920.djvu/21

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En effet, quelques jours plus tard je fus priée de me rendre à Anvers pour y recevoir un sauf conduit pour la Hollande où je devais me rendre une semaine plus tard. On me défendait d’emporter dans mes bagages, ou sur ma personne, tout document de quelque nature que ce fût.

Au jour dit, mes petites sœurs m’accompagnèrent à la gare où toutes mes amies s’étaient réunies pour me souhaiter un bon voyage. Une d’elles Mlle. Tinchant, au moment où je montais dans le train, me remit un pli portant cette inscription : « Pour lire lorsque vous serez seule. » Je glissai la lettre dans ma sacoche où elle resta jusqu’à la gare suivante où mes sœurs m’avaient accompagnée. Nous nous dîmes adieu, puis le train reprit sa marche vers Esschem. Une fois seule dans mon compartiment, je m’empressai de lire ma lettre, qui ne contenait rien autre chose que les adieux de mon amie.