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Chapitre XIX


quelques prisonniers intéressants


Parmi les nombreux prisonniers, de nationalités diverses, qui furent mes compagnons d’infortune, à la Stadvogtei, pendant mes longues années de captivité, il en est quelques-uns qui méritent une mention spéciale.

Au début de l’année 1916, il nous arrivait assez souvent d’entendre, lorsque le silence régnait par les cellules et les corridors, une musique très douce, et qui nous semblait très lointaine. Nous ne savions qui remercier pour ces concerts gratuits : les uns prétendaient qu’il devait y avoir, dans un endroit assez éloigné de la prison, un musicien prisonnier comme nous, d’autres croyaient que cette musique nous venait plutôt du dehors.

Certain jour, le sergent-major, en faisant son inspection, me fit part d’une permission qui m’avait été accordée de visiter un prisonnier français dans une partie de la prison assez éloignée de celle où se trouvait ma cellule. Il s’agissait du professeur