Page:Béranger - Ma biographie.djvu/341

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Note XCII.

La chanson du Vieux Drapeau, dans l’édition de 1821, était précédée des lignes qui suivent :

« Cette chanson n’exprime que le vœu d’un soldat qui désire voir la Charte constitutionnellement placée sous la sauvegarde du drapeau de Fleurus, de Marengo et d’Austerlitz. Le même vœu a été exprimé à la tribune par plusieurs députés, et, entre autres, par M. le général Foy, dans une improvisation aussi noble qu’énergique. » (Note de l’Éditeur.)

Note XCIII. — Au premier vers.

Béranger fut obligé de mettre en tête de sa chanson une note pour l’innocenter, s’il était possible. L’imprimeur, sans cela, ne voulait point l’admettre dans le recueil. Cette note n’empêcha pas Marchangy d’en faire l’objet de ses plus vives attaques. L’auteur courait le risque de deux années d’emprisonnement, si l’avocat général avait gain de cause ; mais M. Cottu, juge impartial aussi bien qu’écrivain politique déraisonnable, fit observer à la cour qu’il y avait bien dans le Code pénal de la presse provocation à la révolte, port d’un signe séditieux, mais non provocation au port d’un signe séditieux. Cette subtilité eut du succès, et la chanson reconnue condamnable ne put être une cause de condamnation. Mais une autre loi de la presse fut faite, et l’on y inséra un article relatif à la provocation au port d’un signe séditieux.

Il est inutile peut-être de consigner des faits en eux-mêmes si puérils : ils font apprécier une époque.

Béranger n’oublia jamais l’obligation qu’il avait à M. Cottu,