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avec qui il était lié depuis longtemps et dont il estimait les qualités personnelles, en dépit des exagérations politiques de ce magistrat.

Comme la plupart des chansons de Béranger, la chanson du Vieux Drapeau avait couru avant qu’il la fît imprimer. D’autres prirent même le soin de la faire courir avant lui, et un grand nombre d’exemplaires furent jetés dans les casernes. Le ministère s’en effraya. Un conseiller d’État attaché à l’Université fut chargé de sermonner l’auteur, qui répéta, cette fois encore, qu’on pouvait lui ôter son emploi ; mais c’est ce qu’on ne voulait pas faire, croyant toujours que la crainte de perdre son unique moyen d’existence l’empêcherait de donner une édition complète de ses chansons. Il en est peu qui aient eu un succès aussi général que le Vieux Drapeau. (Note de Béranger.)


Note CXIV. — Au titre.

Après avoir attaqué les anciens marquis par la chanson du Marquis de Carabas, il y avait justice à se jouer des anciennes marquises. La politique n’est pas le seul côté faible de ces dames : elles offrent d’ailleurs une pâture à la satire, et le type de la marquise de Pretintaille n’est pas tout d’invention. Dans le dernier couplet, l’auteur fait allusion à la fameuse note secrète, ouvrage d’un comité ultra-congréganiste qui sollicitait auprès des cours étrangères la rentrée en France des soldats de la Sainte Alliance des rois.

À voir Béranger s’en prendre si souvent à la noblesse, quelques personnes de cette caste ont supposé qu’il avait le regret de n’être pas , comme disent ces messieurs et ces dames. Jamais accusation ne fut moins fondée. Notre auteur n’a jamais