Page:Béranger - Ma biographie.djvu/415

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De nouvelles pertes d’argent et les premières fatigues de la maladie le contraignirent à renoncer aux petites réunions qu’il aimait ; il devint plus triste, et ce fut avec un vrai chagrin qu’il dut renoncer à ses promenades.

C’est ce moment que choisirent des hommes inconsidérés pour calomnier, dans un journal étranger, l’homme qui appartenait dès lors à la mort. Ils l’ont accusé d’avoir accepté en cachette une pension de la cour.

Sa Majesté l’Impératrice avait, en effet, voulu que la vieillesse du poëte national fût mise à l’abri de toute espèce de gêne, même de celle qu’il éprouvait lorsqu’il ne pouvait donner assez au pauvre monde ; mais Béranger, qu’il fallut instruire de ces marques d’une si haute bienveillance, refusa de les accepter, tout en remerciant de sa grâce et de sa bonté la femme qui, du haut du trône, avait songé au chantre de la démocratie.

Cependant la maladie de Béranger s’aggravait. Sa mémoire s’égarait par instants. M. Charles Bernard, son médecin le plus dévoué, le fils de son ancien ami, M. Joseph Bernard, étudiait déjà avec inquiétude sa physionomie. M. Trousseau, l’élève de M. Bretonneau, de Tours, que Béranger a tant aimé pendant ses vingt dernières années, appelé dès lors pour conjurer le mal inconnu, déclara que ce mal ne se conjurait pas : c’était une hypertrophie du cœur, compliquée d’une maladie de foie. Il promit de faire tous ses efforts pour lutter le plus longtemps possible contre la maladie, et il a tenu sa promesse. Au milieu de ses travaux continuels il a toujours trouvé le temps de visiter et de soigner le malade qu’il avait condamné. Dans les derniers jours

    Grenadière, à Tours ; (1838) rue Chanoineau et rue Saint-Éloi, à Tours ; — (1840) chez madame Lacroix, à Fontenay-sous-Bois ; — (1840) maison particulière, à Fontenay-sous-Bois ; — (1841) rue Vineuse, à Passy ; rue des Moulins, à Passy ; — (1845) rue de l’Orangerie, no 10, à Versailles ; — (1846) avenue Sainte-Marie, à Paris ; — (1847) encore à Passy ; — (1850) rue d’Enfer, no 113 ; (1851) avenue Chateaubriand, no 5 ; (1855) rue de Vendôme, no 5.