Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/120

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fuite des vaisseaux à la bande et la déchirure des voiles en trois et quatre pièces, sous le Borée hurleur.

Dans toutes les langues, il est vrai, et dans tous les temps, les poètes ont cherché ces sonorités imitatives : quadrupedante putrem..., dit l’un ; l’essieu crie et se rompt, dit l’autre. Les artifices, ornements et arrangements sonores sont des moyens auxquels recourent toute éloquence et toute poésie :

La diane au matin, fredonnant sa fanfare...
Et les vents alizés inclinaient leurs antennes...

Mais nous avons un peu oublié quelle attention donnèrent à ces artifices les Grecs de l’antiquité, quelle recherche en firent tous leurs auteurs en vers et en prose : il nous faut un peu d’effort pour nous souvenir que les marbres de leurs statues et de leurs temples étaient peints ; nous oublions plus délibérément encore que leur éloquence et leur poésie, comme leurs femmes, étaient souvent fardées.

Ce ne sont pas seulement les écrivains de la décadence qui surchargèrent leurs phrases de clinquaille et de faux brillants. Les plus sobres des classiques donnèrent leurs soins à des parures qui peuvent nous sembler aujourd’hui trop recherchées ou trop voyantes. Sous le nom de « répercussion », paréchèse, et de « cor-