Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/121

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respondance », parison, les plus anciens des sophistes et des rhéteurs enseignaient déjà à leurs élèves l’admiration et l’usage de ces cliquetis de syllabes ou de mots.

La paréchèse est la recherche de sons analogues ou de lettres semblables au début ou dans le corps des mots. Le parison est la même recherche à la fin des mots, quelque chose comme notre assonance ou notre rime. Tous les auteurs de la Grèce antique, les prosateurs eux-mêmes, Hérodote, Thucydide et Platon, sans compter les orateurs, Isocrate, Démosthène et les autres, ont, à n’en pas douter, prêté l’attention la plus éveillée à ces « beautés de la phrase », et tous étaient persuadés ne faire en cela que suivre l’exemple du Poète. Il est certain qu’en leurs Commentaires, les Alexandrins purent invoquer des centaines de passages où les Poésies étaient parées de semblables ornements.

Cette recherche des belles sonorités existe dans les passages les plus anciens et les plus authentiques de l’Odyssée, aussi bien que dans les plus récents et les plus douteux : à n’en pas douter, la paréchèse plaisait aux oreilles homériques, tout autant qu’aux oreilles classiques. Au chant IV (vers 844-845), nous est décrit le petit îlot rocheux d’Astéris, qu’assaillent les brises et qu’assiègent les eaux