Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/173

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mesure et de la même façon que le « bon » La Fontaine au temps du Grand Roi, dans le Paris de Racine et de Molière...

L’Odyssée « aux cent actes divers » était comparée à la forme la plus récente et la plus parfaite de la Comédie attique. « Car l’Ancienne Comédie ne visait qu’au rire et trop souvent allait à la farce, — nous dit Aristote ; — mais la Nouvelle, tout en restant spirituelle et gaie, voulait être sérieuse ; la Moyenne tenait des deux autres ». C’est à la Nouvelle que l’Odyssée ressemble de tous points, — disent les Commentateurs, qui donnent par centaines les exemples et les arguments pour démontrer que tout dans Homère, comme dans Ménandre, concourt à capter, non pas le gros rire plébéien, mais le sourire des hommes cultivés et la réflexion des esprits les plus sérieux.

En ce rapprochement de Ménandre et d’Homère, les Anciens faisaient preuve de bonne critique : ni en son ton général, ni en ses gaîtés les plus vives, ni en ses jeux de mots les plus inattendus, l’Odyssée n’a jamais rien de la bouffonnerie, de la grossièreté, ni, surtout, de l’indécence aristophanesques.

Sans fausse pudeur, avec la même liberté dont il use pour décrire les autres actes de la vie humaine, le Poète parle des gestes et plaisirs de l’amour. Avec quelle vraie pudeur, néan-