Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/239

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rien à voir avec la constitution intime des deux Poésies, ni avec les intentions du Poète lui-même, ni avec les besoins de ses premiers auditoires, ni même avec les habitudes des contemporains de Périclès et de Socrate, lesquels n’avaient pas encore vingt-quatre lettres dans leur alphabet officiel.

En son édition des Mémoires d’Outre-Tombe (Paris, 1896), M. Edmond Biré a pu reconstituer la division en parties et en livres que Chateaubriand avait primitivement établie, mais qu’Émile de Girardin avait fait disparaître quand il avait publié cet ouvrage célèbre en « feuilletons » de journal.

On sait comment Chateaubriand, pressé par les dettes, avait dû en 1836 vendre ses œuvres à une société d’édition, qui s’engageait à ne rien publier des Mémoires avant la mort de l’auteur. En 1844, Émile de Girardin achetait pour son journal La Presse la primeur à venir de ces Mémoires. Chateaubriand eut beau protester d’avance contre ce mode de publication : trois mois et demi après sa mort, La Presse du 21 octobre 1848 donnait les premiers feuilletons.

La Presse, — dit M. E. Biré, — avait intérêt à faire durer le plus longtemps possible la publication d’une œuvre qui lui valait beaucoup d’abonnés nouveaux. Paraître ainsi haché, déchiqueté, être lu sans suite, avec