Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/256

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ou de Racine en ces matinées populaires où le « bon public » en veut pour son argent ?...

La longueur des scènes différencie le Voyage des Récits, mais, plus encore, la qualité des deux textes et des deux compositions.

A lire et surtout à traduire le texte du Voyage, on ne rencontre pas toujours la claire simplicité, la légère et souveraine aisance des Récits, mais jamais, non plus, ou presque jamais, les cahots, maladresses, chevilles et obscurités que nous aurons à signaler dans la Vengeance. Pourtant, du ronron épique, dont cette dernière est comme emplie, il est dans le Voyage quelques échos, alors qu’on n’en trouve pas trace dans les Récits. Entre le versificateur que nous découvrirons dans la Vengeance et le grand poète des Récits, l’auteur du Voyage est un ingénieux ouvrier de bons vers faciles, coulants et pleins ; notre théâtre, entre ses Racine et ses Voltaire, eut ses Regnard.

L’imitation des Récits, la copie même est sensible, suivie, aussi bien dans le texte du Voyage que dans le choix et la matière du sujet. C’est par dizaines que l’on pourrait y montrer les vers non pas seulement imités,