Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/34

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du champ de bataille et rentrer en ville pour faire apprêter des sacrifices aux Dieux. Il se met en route vers les murailles toutes proches… Au vers 237, il atteint les Portes Scées.

C’est dans l’intervalle du vers 118 au vers 237 qu’un faussaire a logé le duel de Glaukos et de Diomède ; dès l’antiquité, — nous disent les Alexandrins, — nombre d’éditions ne contenaient pas cet épisode en cette place. Il fut assurément écrit par un aède-courtisan pour plaire à l’un de ces rois des cités asiatiques qui faisaient remonter l’origine de leur « race divine » à Glaukos, aux dynasties lyciennes et même au héros Bellérophon, dont ces cent vingt vers apocryphes racontent les exploits.

On ne peut donc pas davantage en tirer un témoignage valable sur l’existence à l’âge héroïque de « tablettes pliées » et de « signes funestes ». Le texte authentique de l’Odyssée pourrait au contraire, nous incliner à l’opinion contraire ; du moins, le Poète ne semble-t-il pas accorder l’écriture à celui de ses personnages qui en aurait le plus grand besoin : l’aède, « à qui la Muse aimante avait donné sa part et de biens et de maux, car, privé de la vue, il avait reçu d’elle le chant mélodieux ». L’aède aveugle ne pouvait donc lire ni écrire : chez les Slaves des Balkans, comme chez les Norvégiens et les Islandais des vieilles sagas, on rencontrait