Page:Bérard - Un mensonge de la science allemande, 1917.djvu/67

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sa mort : il parle à la page 321 d’un fragment de Pétrone récemment découvert et publié « peu de jours » auparavant ; ce fragment, dit Boscheron, fut imprimé à Paris en 1664, chez Edme Martin.

En cette année 1664, d’Aubignac adressait au Roi un Discours pour demander l’établissement dans Paris d’une nouvelle Académie, ou plutôt la reconnaissance officielle d’une Académie des Belles-Lettres, qu’il avait lui-même fondée dix ans auparavant et qui devait subsister jusqu’à sa mort. La principale utilité de cette Académie, disait d’Aubignac, serait de tenir l’enseignement public hors des routines où, trop facilement, il s’abandonne :

« Ceux qui se trouvent engagés à cette nécessité d’instruire le public, ces doctes maîtres en tant de différentes facultés se sont relâchés en deux choses qui nuisent au progrès des sciences et qui les ont presque toutes défigurées... La première est qu’ils s’attachent opiniatrément aux maximes que les Anciens ont laissées dans leurs écrits et se persuadent qu’ils ont la certitude de toutes les vérités : ils ne veulent rien chercher au-delà... et de quelques démonstrations dont les nouveautés puissent être appuyées, de quelques expériences dont les vieilles erreurs soient confondues, il suffit qu’une proposition leur soit nouvelle pour être rejetée. » Les Conjectures, dans l’esprit de leur auteur, n’étaient qu’un exemple des études et des discussions auxquelles devrait se livrer cette nouvelle Académie des belles-Lettres. On y lisait : « Je prétends écrire seulement pour me décharger l’esprit des difficultés qui me font de la peine, proposer mes doutes, expliquer mes incertitudes ; je cherche la vérité pour la révérer, et non pas pour la détruire ; je demande l’instruction de ce que j’ignore et non pas une vaine approbation ; je voudrais bien rectifier mes lumières et non pas autoriser mes erreurs ; aussi n’ai-je point voulu donner à ce discours d’autre titre que celui de