Page:Bérard - Un mensonge de la science allemande, 1917.djvu/68

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Conjectures et, si j’ajoute le terme d’Académiques, c’est pour faire entendre que je l’estime plus propre à une Académie des Belles-Lettres, où les recherches curieuses sont toujours bien reçues qu’aux bancs de nos écoles où l’opiniâtreté d’une rigide contestation ne s’oppose pas moins à la liberté d’avancer des nouveautés, encore qu’elles puissent être véritables, qu’à la manière de les traiter agréablement » (pages 53-54).

Dans l’édition très défectueuse de 1715, les Conjectures se présentent comme une dissertation continue, sans division en parties ni chapitres. Mais autant le plan et la pensée des Prolégomènes de Wolf sont difficiles à saisir, même après des lectures répétées, autant, dès la première rencontre, sautent aux yeux l’ordonnance et la thèse des Conjectures. C’est bien une thèse à la française, logique en sa disposition, claire et nette en ses affirmations, complète en son unité, un peu oratoire en sa forme — un plaidoyer contre l’existence d’Homère, contre l’unité de l’Iliade et de l’Odyssée, et pour la décomposition des deux poèmes en une série de chants primitifs, indépendants les uns des autres, que d’Aubignac appelle hymnes, cantiques ou vieilles tragédies. Dans une nouvelle édition, il faudrait rétablir les divisions suivantes :

Exorde (pages 1-12) : Des droits de la critique à la pleine liberté.

Première partie : Arguments historiques contre l’opinion que l’on se fait d’Homère ;

Chapitre i (p. 12-66) : La question homérique avant d’Aubignac ;

Chapitre ii (p. 66-120) : Homère n’a jamais existé ;