sur le banc devant la maison.) Encore ! (Il croise les mains.) Tournez, roulez ! Pourquoi Dieu n’éteint-il pas le soleil ? Tous les êtres se roulent avec volupté les uns sur les autres ! Homme et femme, fille et bête ! Ils le font en plein jour, peu s’en faut qu’ils ne le fassent sous nos yeux, comme les mouches. Femme ! femme ! Encore ! (Il se lève brusquement.) Comme il l’enlace ! Son propre corps ! Et cela la fait rire ! Damnation ! Je —
Garçons (à l’intérieur, chantent en chœur) :
Un chasseur du Palatinat
Chevauchait un jour à travers une forêt verte,
Halli, halloh ! Halli, halloh !
Certes, attrayante est la chasse.
Ici sur la verte bruyère.
Chasser est ma joie.
D'autres garçons (chantent) :
O fille, ma fille —
Que s’est-elle imaginé,
En s’attachant aux cochers
Et aux matelots ?
(Des soldats sortent et passent devant Wozzeck.)
Un soldat (à Wozzeck). — Que fais-tu ?
Wozzeck. — Quelle heure ?
Le soldat. — Onze heures.
Wozzeck. — Vraiment ? Je croyais qu’il était plus tard. Le temps devient long quand on s’amuse ainsi.
Le soldat. — Pourquoi restes-tu devant la porte ?
Wozzeck. — J’y suis bien. Il y a près de la porte beaucoup de gens qui ne savent pas qu’ils y sont, jusqu’à ce qu’on leur fasse passer le seuil, les pieds en avant !
Le soldat. — Ton siège est dur.