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le luxe

faces, est le devoir de chacun, afin d’être prêt à la résoudre, le jour où elle surgira.

Ce jour, du reste, n’est pas demain. Sire capital est toujours souverain seigneur avec droit de vie et de mort. Ouvrez là-dessus livres et journaux, qu’y lit-on ? Une seule phrase à cent variantes : « Le capital est timide. Il fuit ou se cache à la moindre alerte. Ne l’effarouchez pas.»

« L’argent a peur. Toute émotion, politique ou autre, le fait disparaître. Ne vous émotionnez pas. Ni mots, ni gestes. Fixe ! les veux à quinze pas devant vous ! »

« Les ouvriers S’ôtent le pain de la bouche, en effrayant le numéraire. Le numéraire est poltron. Une mouche qui vole le met en déroute. Empêchez les mouches de voler. »

Traduction vulgaire : « Les riches, au premier accès d’épouvante, arrêtent l’activité sociale par le retrait des espèces. Voilà ce qui pend au nez du peuple. Il crèverait de faim. Qu’il y songe et se tienne tranquille. »

Ces menaces ne parlent que de peur, jamais de colère, Réserve habile, mais inacceptable. Il y a plus de rage que d’effroi dans les évanouissements de sa majesté l’Empereur-Écu. L’aveu en a été fait. La première réplique du capital à une révolution, c’est sa retraite sous la tente d’Achille, retraite beaucoup moins légendaire que celle du travail sur le mont Aventin.