Page:Babylas - La Virginité de madame de Brangien, 1883.djvu/124

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 121 —

que les sons étouffés, les murmures entrecoupés, inintelligibles, mais éloquents, qui décèlent la douce ivresse d’un couple amoureux.

Puis la nuit se fit, la faim rappela à eux-mêmes les affolés qui, pâlis, mais radieux, se retrouvèrent peu après assis en face l’un de l’autre devant un bon dîner, servi avec des allures d’automate par une vieille Anglaise sèche comme une morgate et dont les traits rappelaient vaguement ceux des bouledogues de la vieille Angleterre.

Ce dîner fut ce que devait être celui de deux personnes dans les conditions où se trouvaient Caliste et Madeleine ; la plus spirituelle, la plus tendre des conversations l’anima ; puis on remonta dans la chambre et, pendant huit jours, les amoureux ne sortirent de leur retraite que pour se promener dans le bois.

Cela parut d’abord ravissant à Caliste ; les livres les plus variés garnissaient le petit salon.

Madeleine, excellente musicienne, lui pro-