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pas longtemps à découvrir que le cousin Amaury et la cousine Aline échangeaient des regards d’intelligence.

Il interrogea l’un et l’autre ; on voulait, sur toute la ligne, lui faire prendre le change, naturellement on y réussit tellement bien, qu’une sommation au capitaine d’avoir à épouser sa complice d’amour s’ensuivit.

Cette mise en demeure n’amena pas un aussi grave conflit qu’on pouvait le redouter, mais elle rendit la position d’Amaury fort difficile.

Il ne voulait pas froisser Margaret et cependant devait y renoncer.

D’un autre côté les charmes de la blonde et naïve enfant le captivaient.

Margaret, pour lui, représentait un caprice satisfait, Aline, un avenir de bonheur.

La jeune fille, de son côté, faisait ses petites réflexions.

Elle avait pris un plaisir extrême à se laisser courtiser, à respirer la bonne odeur de mystère et de roman planant dans l’air ;